Collectif
des Gammares
collectif qui prend soin du ruisseau Caravelle-Ayagalades !
Caractéristiques du Gammarus Pulex
Prendre le Gammare pour symbole c'est faire un focus sur l'état écologique du cours d'eau. C'est aussi nourrir l'espoir, qu'un jour, la part manquante du ruisseau reviendra. Explication...
Le gammare ou Gammarus Pulex est un crustacé semblable à une petite crevette, dont la taille peut atteindre les 2 centimètres pour les mâles. Il vit parmi la végétation et sous les pierres. Certaines espèces ne sont présentes qu'en eau douce, d'autres qu'en mer.
Les gammares sont généralement détritivores et se nourrissent de détritus, cadavres, plantes vivantes ou en décomposition. Ils servent de nourriture à de nombreux poissons, oiseaux et autres prédateurs tels les planaires et les sangsues. À ce titre, ils occupent une place importante dans la chaîne alimentaire.
En eau douce, le gammare est un indicateur écologique important de la qualité de l'eau. On l'utilise pour mesurer des variations biologiques causées par la contamination de l'organisme par des substances toxiques.
Il tolère, dans une certaine mesure, la pollution de l'eau (en particulier celle en contaminants). En revanche, cette espèce ne tolère pas un taux d'oxygène dissous faible. Ces caractéristiques, et d'autres concernant son fonctionnement biologique et écologique, en font un bon bio-indicateur (par exemple pour évaluer les effets de faibles doses de résidus de médicaments dans l'eau), servant à la biosurveillance de la qualité de l'eau du point de vue du respect des conditions optimales pour la faune aquatique (bon état écologique).
Les interactions biotiques représentent l'ensemble des interactions des êtres-vivants dans un écosystème.
Le gammare est habituellement soumis à un parasite, à savoir, le Pomphorynchus laevis, un ver à tête épineuse, acanthocéphale. En broutant la végétation au fond de l'eau, le gammare peut être parasité par ce ver. Ce dernier a un cycle complexe qui nécessite deux hôtes : un intermédiaire, le gammare, qu'il va utiliser comme véhicule, pour atteindre l'estomac d'un poisson, son hôte définitif.
La larve utilise le gammare comme hôte intermédiaire en s'installant sous la cuticule dorsale. Une fois le gammare dévoré par un poisson, la larve devient adulte et vit dans l'intestin du poisson.
Ces parasites sont capables de modifier le comportement du gammare lorsqu'ils ont atteint le stade infectieux : attraction à la lumière, diminution du temps passé dans des refuges, altération de la réponse à une odeur de prédateur, etc. De tels changements ont pour effet de rendre l'hôte plus vulnérable à la prédation, augmentant ainsi la probabilité du parasite d'être transmis à son hôte définitif.
Or, dans le cas du ruisseau des Aygalades, malgré la présence de gammares, les chercheur·se·s de l'IMBE n’ont pas observé ce phénomène dû à l'absence de poissons hormis à l'embouchure. Il apparait donc qu'en absence de l'hôte final les gammares ne sont pas parasités. Les scientifiques nous invitent à considérer cette absence de parasitisme comme un dysfonctionnement qui laisse apparaître l'incapacité des poissons à circuler et vivre dans ce milieu.L'étude du gammare révèle ainsi "la part manquante du ruisseau", mieux qu'un simple inventaire, elle fait apparaitre les dysfonctionnements qui altèrent son écosystème.
Illustrations : Stéphane Brisset